Des traces de l’occupation du site de Frégouville remontant à l’époque néolithique on été retrouvées. Plus tard, Frégouville était une villa gallo-romaine et disposait d’une superbe motte de terre érigée par les hommes pour orienter le voyageur qui traversait la région. En effet, il y avait à Marestaing un passage à gué de la Save, seul moyen à l’époque de franchir cet obstacle naturel. La motte de Frégouville en donnait l’orientation.
Vers le XIème siècle, des peuples d’origine germaniques s’y installent et y construisent une petite église romane. Le nom du village viendrait de cette époque : on y retrouverait le préfixe « libre », et le nom des occupants, les Goths. Frégouville désignant alors la ville libre des Goths.
Ultérieurement, Marestaing sera le cœur d’un territoire dénommé Cogotois, dont Frégouville fait partie ainsi que Castillon et Monferran. Bertrand de Marestaing, Seigneur de Marestaing (environ 1200-1230) permit la construction d’un château fort à Frégouville, sur l’emplacement de la petite église romane. Des fortifications s’élevaient, on voyait encore au milieu du XXème siècle, par les mares qui entourent le village quel pouvait en être le tracé. L’église actuelle était dans l’intérieur de l’enceinte et le cimetière se trouvait au levant et au midi de cet édifice qui était alors plus bas et non voûté. La motte gallo-romaine était au centre du château fort et servait de beffroi.
A la même époque, trois autres châteaux sont construits à Castillon, Monferran et Marestaing. Les quatre villages étaient tous allongés du levant au couchant, traversés par leur milieu par une rue de même orientation. Face midi, bordée de murailles. Face nord, fossés. Eglises, toutes immédiatement à gauche en entrant par le porte du levant. Cimetières au couchant ou au midi. Fossés alimentés seulement par les eaux de pluie, compartimentés. Portes assez mal défendues par les tours carrées.
Pas de pont-levis, mais passerelle volante. Herse renforçant parfois la solidité de la porte aux vantaux cloutés que l’on fermait au moyen d’un barre s’appuyant à des « trous barriers » disposés dans le mur, pour empêcher la nuit l’incursion de pillards.
Les églises se trouvaient à l’entrée des villages fortifiés et les murs faisaient partie des fortifications. La cité désirait associer Dieu à sa défense et se mettre sous sa protection. La tour de défense servait de clocher.
Il y avait à Frégouville deux moulins à vent, le Moulin du Levant situé immédiatement au midi du village, et le Moulin Picavère au midi de Mayolles à l’embranchement des 2 chemins du village sur la route de Maurens à Castillon.
En mai 1791, le départ du Vicomte de Cogotois marque la fin de l’histoire de cette petite région dont les quatre paroisses le composant n’étaient unies que par la personne de leur Vicomte commun, par son droit de regard sur les affaires communales et par son droit de justice. Quelques mois après, une nouvelle organisation administrative était mise en place. Monferran-Cogotois, rebaptisé Monferran-Savès devint chef-lieu de canton comprenant Castillon et Frégouville mais non Marestaing qui dépendait de L’Isle-Jourdain.
L’église, qui paraît être du XIVème siècle, a été surélevée en 1886. Dédiée à Saint Jean Baptiste, elle est constituée d’une seule nef sous une voûte en croisée d’ogive. Sa façade comprend un porche rustique surélevé d’un clocher-mur type toulousain doté de trois cloches. Elle est éclairée de fenêtres gothiques, deux au nord et au midi, trois à l’est. Elles sont ornées de vitraux représentant Saint Justin, Saint François d’Assise, Saint Augustin, Saint Jean l’évangéliste, Saint Jean Baptiste, la Vierge et Sainte Germaine. Deux chapelles encadrent le transept, celle de Sainte Germaine et celle de la Vierge et sept statues ornent la nef. Dans le fond du chœur on trouve le maître autel en marbre blanc qui mérite une attention.
Au début du XIXème siècle, la motte de Frégouville faisait une vingtaine de mètres de haut et 400 mètres de périmètre entourée d’un fossé de 9 à 12 mètres de large, avec enfouis dessous, le château et la petite église romane. Elle a été réduite une première fois vers 1845 quand les habitants entreprirent d’y rechercher des matériaux pour rénover le presbytère. Ultérieurement une autorisation de réduction de la motte a été donnée par le Conseil Municipal réuni le 18 novembre 1899, pour donner passage à une allée reliant l’église au village. La terre fut alors transportée dans le jardin de l’instituteur à un niveau plus bas. En 1953, la dernière réduction eut lieu pour aménager sur le seuil de l’école, une cour de récréation. Cette opération a révélé la présence d’armes, de poteries romaines confirmant l’origine de la motte et l’antériorité du village.
La motte de Frégouville et en arrière plan l’église actuelle :
Vue en coupe de la motte de Frégouville, on y voit la position des restes du château :
Plan de masse au début du XIXème siècle avec, en 1 la motte sur le Château, en 2 l’église, en 3 le village :
Les Armoiries Communales
« D’azur au mont d’argent de trois coupeaux, chargé à dextre d’une église de sable et senestre d’un castelet du même ; au chef de gueules à la croix mouvante d’or, clechée, buidée et pont-metée »
C’est en ces termes spécialisés que se décrit le blason de Frégouville adopté par le Conseil Municipal le 20 mai 1999. Il rappelle dans le bas la motte de Frégouville, l’église et le château. Notre appartenance au canton de l’Isle Jourdain est rappelée par la croix de l’Isle.
Bibliographie :
Histoire du Cogotois – novembre 2002 – Edition du CEREM (voir le lien vers le village de Marestaing en page « Bienvenue »)
Actes de la 4ème journée des archéologues gersois – Gimont – 02 septembre 1982 – Société archéologique historique, littéraire et scientifique du Gers.
Registre des délibérations du conseil municipal de la commune de Frégouville – 20 mai 1999.